À quand une sortie de crise pour les organismes évincés? 

À quand une sortie de crise pour les organismes évincés? 

Par Gessica Gropp.

Les organismes touchés par la reprise des bâtiments du CSSDM (Centre de services scolaires de Montréal) cognent à la porte de la ministre responsable de la Solidarité sociale et de l’Action communautaire. Or, l’action gouvernementale concernant cette situation, nous l’attendons… 

On parle d’une cinquantaine d’organismes qui viennent en aide, offrent des services, déploient un réseau de solidarité auprès de la population montréalaise. Parmi ces organismes touchés, certains ont déjà quitté le bâtiment appartenant au CSSDM. La relocalisation de plusieurs est difficile, car les loyers abordables et les espaces assez grands pour poursuivre leur mission sont difficiles à trouver, voire inexistants à Montréal.

Le tissu communautaire des quartiers touchés est en train d’être détricoté. Toute la gamme d’organismes qui accueillent petits et grands doivent désormais s’éloigner des cœurs de quartier et accorder une partie plus importante de leurs budgets à payer un loyer, ce qui gruge la réalisation de leur mission.

Le Pavillon d’éducation communautaire (PEC) Hochelaga-Maisonneuve (Photo Marco Campanozzi, La Presse)
Quelles sont les solutions? 

La crise subie par les organismes découle de plusieurs causes. Les solutions doivent donc être déployées sur mesure, au cas par cas. Cela est possible, car le ministère de la Famille est impliqué auprès des CPE évincés et met des ressources à leur disposition.

  • Les organismes communautaires sont les premiers à reconnaître l’importance de la mission scolaire du Centre de services. Quand les bâtiments sont repris pour des besoins scolaires, ils demandent tout de même des délais suffisants (parfois les délais d’éviction sont de 9 mois seulement), afin d’envisager leur relocalisation. Dans certains quartiers, la reprise d’un bâtiment pour des fins scolaires pourrait être palliée par l’attribution d’un autre bâtiment public vacant.
  • Plusieurs bâtiments sont en mauvais état et le Centre de services scolaires doit limiter l’utilisation de tout bâtiment considéré dangereux. Alors que les travaux de maintenance et d’entretien n’ont pas été réalisés avec diligence depuis plusieurs décennies, c’est aujourd’hui que les signes de vieillissement des infrastructures se font sentir. Il serait nécessaire de planifier les travaux d’urgence à réaliser afin d’assurer leur sécurité et leur accessibilité pour les prochaines générations. 
  • Le Centre de services scolaires opère un changement de cap dans la réalisation de son mandat et cela laisse tout un pan de l’organisation communautaire sans vis-à-vis avec qui discuter des solutions. Voici le mandat délaissé par le palier scolaire: « Contribuer au développement social, culturel et économique de la ville de Montréal« . Les liens entre l’école et la communauté apparaissent comme évident puisque ce sont des réseaux complémentaires à envisager comme un écosystème. La réforme des Centres de services scolaires a évacué l’importance de ce mandat, et le développement social des milieux de vie doit pouvoir compter sur des bâtiments publics à la disposition des communautés.

Quand madame Rouleau va-t-elle prendre cette situation au sérieux?

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